Moins de vingt-quatre heures après les attentats de Paris qui ont notamment fait plus de 80 morts dans la salle du Bataclan où se déroulait le concert d’Eagles of Death Metal, Simple Minds se produisait à Forest National où les mesures de contrôle avaient été renforcées.
« Les salles du Sportpaleis Group (Ndlr : dont Forest National fait partie) redoublent de vigilance sur leurs spectacles, soutenues par les autorités locales, avaient expliqué les organisateurs. Les événements se dérouleront comme prévu. Les visiteurs sont cependant invités à ne pas se déplacer avec des bagages et des sacs, et à répondre aux éventuelles demandes des services de sécurité ».
Concrètement, à l’ouverture des portes à 18h30, une vingtaine de membres des forces de l’ordre, dont certains armés, sont présents autour de l’enceinte et à chaque entrée. Peu avant 20 heures, plusieurs files sont ainsi formées devant le bâtiment. Les spectateurs passent d’abord devant la police et sont invités à ouvrir leur manteau et leur sac, puis les tickets sont soigneusement contrôlés. Une fois entrés dans l’arène, cependant, c’est une soirée-concert comme à l’habitude. Ambiance détendue et souriante, même si les discussions tournent logiquement autour des événements de Paris la veille.
À 20h15, les lumières s’éteignent sur une musique d’introduction avant que le groupe n’arrive et se place sur le devant de la scène. Le chanteur Jim Kerr prend alors le micro, la mine grave : « Bonsoir Bruxelles! (Ndlr : en français dans le texte) Merci d’être là. C’est très agréable d’être le chanteur d’un groupe parce que c’est nous qui prenons la parole. Mais c’est parfois difficile quand les mots nous manquent. Ce soir est notre premier concert de la tournée et je vous promets qu’on va s’amuser. Mais ce soir est également un soir spécial comme vous l’avez appris en regardant les infos. J’aimerais, avant de commencer ce concert, rendre hommage aux victimes des attentats de Paris et partout dans le monde en écoutant en silence un morceau de musique pendant une minute ».
Une pièce instrumentale est jouée dans les enceintes tandis que le drapeau français est projeté sur les écrans. Le public reste silencieux, applaudi ensuite et le concert commence. Dehors, alors que le groupe écossais joue pour une audience ravie, les couloirs sont quasiment vides. À l’entrée, quelques policiers restent présents. Chaque personne qui veut sortir se fait scanner son ticket, puis à nouveau pour rentrer par une autre porte, avec toujours, ouverture du manteau et des sacs. Les spectateurs n’en ont cure, s’adonnent sans problème à ces demandes et sont de toute manière plus occupés à reprendre le refrain du tube « Don’t You (Forget About Me) » en chœur avec leur groupe préféré.
DIDIER ZACHARIE
